Le cinéma est accusé d'être une source de violence. Réfutez ce point de vue en montrant que la violence a d'autres causes, et en énumérant les bienfaits du septième art.
Des sociologues, des chercheurs et des parents mettent le cinéma sur la sellette : ils l'accusent d'inciter les gens à la violence. Ces accusations sont injustes. Elles manquent de fondement solide.
Les détracteurs du septième art citent plusieurs exemples qui étayent leur thèse. Tel enfant a égorgé sa petite scéur aux Etats-Unis en imitant le personnage d'un film ; tel autre a projeté de voler une banque en suivant les traces d'un gangster dans un polar. Ils ne
manquent pas d'exemples qui accablent les cinéastes.
Les psychanalystes confirment ces thèses. Pour eux, la plupart des films regorgent de scènes de violence. À force de regarder ces scènes, le spectateur devient agressif et violent. Il emmagasine les séquences où sont éventrés des gens, où coule le sang et où sont torturées des personnes dans son inconscient. Lorsqu’une occasion se présente, il extériorise ce qu'il a enregistré.
Le cinéma, ajoutent-ils, répand la haine et la discorde. Dans les films de guerre, à titre d'exemple, il y a toujours un ennemi qui est montré sous des aspects négatifs, ce qui le fait exécrer par les spectateurs. Le Noir, l’Arabe, le Russe et tant d'autres sont souvent représentés dans le cinéma américain sous des traits d'individus dangereux et donc bons à massacrer. L'Arabe est toujours dépeint comme un terroriste par Hollywood.
Quelques-uns uns de ces arguments sont certes irréfutables, mais suffisent-ils pour considérer le cinéma comme responsable de la violence qui règne dans le monde ? Il serait abusif de répondre par l'affirmative. Effectivement, la violence qui sévit actuellement dans les quatre coins du monde a d'autres causes. Et le cinéma n’est, en fait, qu’un miroir qui la reflète. La violence est aussi ancienne que la vie de l'homme sur la terre. L'existence des êtres humains a commencé par un fratricide : Abel a tué Caen.
Les facteurs qui poussent l'homme à recourir à la violence sont multiples. Premièrement, il y a des causes religieuses. La différence des croyances religieuses fait naître des tensions entre les peuples. L'Histoire nous fournit moult exemples de guerres menées sous la bannière de la religion : les Croisades qui ont opposé Chrétiens et Musulmans, les Guerres de Religion qui ont ensanglanté l'Europe pendant plusieurs décennies.
Les différences ethniques et raciales sont un autre facteur. Des peuples entiers ont été décimés à cause de la pseudo-suprématie d'autres nations. Ainsi, les Conquistadors ont presque fait disparaître les Indiens du continent américain, du Nord au sud ; ces derniers étant considérés comme des peuples inférieurs et mineurs. La couleur de la peau est invoquée comme un alibi justifiant le massacre des Noirs de l'Afrique du Sud du temps de l’Apartheid et des Etats-Unis.
La violence est encore engendrée par des facteurs économiques. L'exploitation des richesses d'un pays pousse un autre pays à l'agresser militairement. Au sein du même Etat, la pauvreté contraint les citoyens à agresser et à tuer pour avoir de quoi survivre. Donc, l'injustice sociale et économique est à l'origine de beaucoup de violences. L'absence de démocratie et de liberté d'expression constitue une condition idéale pour l'explosion de diverses formes de violence. Lorsque les populations n'ont pas le droit ou le moyen d'exprimer leurs positions dans les domaines économique et politique, ils recourent à la violence de manière individuelle ou collective.
De nos jours, le stress occasionné par le rythme haletant de la vie, par la pollution, la nuisance sonore et les troubles nerveux rendent les gens plus agressifs, plus querelleurs et moins pacifistes.
Donc la violence a des causes beaucoup plus complexes et variées. Faire endosser la responsabilité au cinéma est un faux-fuyant destiné à cacher les vraies racines qui engendrent cette violence. Le cinéma, au contraire, contribue à mettre en évidence les formes et les origines de la brutalité. Cela est en soi un point positif : le septième art soulève le problème et fournit l'occasion de réfléchir aux solutions possibles. C'est l'un des moyens les plus importants qui sensibilisent l'opinion publique sur des questions graves comme les affres de la guerre, la pollution et d'autres fléaux.
D'ailleurs, le cinéma est un divertissement intéressant. Il permet aux personnes de se délasser et de fuir la réalité pendant un laps de temps. Or, cette évasion dans le monde du rêve et de l'imagination les soulage. En ce sens, le cinéma permet d'absorber la férocité de l'homme en lui fournissant le moyen d'épurer ses sentiments et de déverser sa haine sur un personnage fictif.
Le cinéma est aussi un domaine où les artistes donnent libre cours à leur imagination et à leur créativité. Toutes les ressources de l'art sont utilisées dans le but de produire un film, qui est une belle ouvre d'art. Ainsi, il répand des valeurs esthétiques et artistiques. Qui n'a pas apprécié la beauté d'un chef-d'æuvre tel Titanic ?
Le septième art joue également un rôle économique important. Il fournit des emplois à des milliers, voire des millions de personnes dans le monde. Scénaristes, acteurs, réalisateurs, techniciens, journalistes, critiques et d'autres catégories gagnent leur vie grâce au cinéma. L'industrie cinématographique constitue une ressource budgétaire très importante pour beaucoup de pays tels l'Inde, l’Egypte et les Etats-Unis.
En un mot, le cinéma n'est pas responsable de la violence. Il est vrai que dans quelques cas isolés, il occasionne certaines formes de brutalité ; mais celle-ci existe dans le monde depuis la nuit des temps. Et le septième art ne fait que la dévoiler.
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