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Racontez un souvenir d'enfance qui est resté gravé dans votre mémoire.

C'est ce jour-là, un lundi matin, que le professeur de français rend les compositions et les classements de fin d'année. Devant le portail du collège, j'attendais avec impatience que le gardien ouvrît les portes de l'école et que nous nous engouffrions dans la cour de récréation. À quelques mètres devant moi, j'aperçus Ansari, celui à qui le professeur de français ne cessait de distribuer des bons points pou le récompenser de son excellent travail
Sept minutes après, le professeur apparut sur le seuil de la classe et appela au rang par deux. Nous nous mîmes en file indienne et nous pénétrions dans la salle de cours. « Allez ! nous ordonna le professeur, asseyez-vous ! Je vais commencer par vous rendre les compositions et les classements, puis nous terminerons le jeu commencé la dernière séance. »
Tandis qu'une angoisse régnait sur les rangs, le professeur s'assit derrière une pile de copies qu'il avait posée sur son bureau. Une émotion forte me poigna. Je pensai au moment où le professeur allait dire : untel, premier ; untel, deuxième. Chacun savait que c'était Ansari qui aurait la première note. Quelques élèves marquèrent des signes d'impatience.
Le professeur se leva, s'avança au milieu de la rangée centrale, puis lança le verdict tant attendu : « Premier, Mimouni. » Il y eut une grande stupéfaction dans la classe : il ne savait même pas combien font un plus un ; il ne savait pas lire, pas écrire.
Le visage d’Ansari était devenu sombre. Lorsque le professeur annonça que Fajri était deuxième, c'est moi qui vacilla. J'étais sûr d'avoir la deuxième note, mais c'était un fainéant qui me volait ma joie. Mais quand le professeur jeta sur nous un regard malicieux,

nous comprîmes qu'il était d'annoncer le classement à l'envers, pour se moquer des cancres. Toute la classe rit de bon cœur.

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